Et si je me trompais de chemin… en croyant le suivre ?

Et si je me trompais de chemin… en croyant le suivre ?

Parfois je me demande…
Est-ce que je suis vraiment en train d’évoluer spirituellement ?
Ou bien est-ce juste une illusion bien déguisée ?

Je pense. Je lis. J’écoute des enseignements.
Mais est-ce que cela suffit à faire de moi un être éveillé ?
Ou est-ce que je suis simplement en train de renforcer une version plus subtile de mon ego…
Un ego qui se croit humble parce qu’il se cache derrière l’encens, les postures, les citations inspirantes… et même les silences pleins de « sagesse » ?

Je me suis aussi souvent dit : « Reste dans la haute vibration. Ne te laisse pas traverser par la colère, la peur, la tristesse… »
Mais est-ce vraiment ça, l’élévation ?
Ou est-ce que je suis juste en train de fuir ce qui a besoin d’être vu, ressenti, entendu… pour enfin être guéri ?
Et si ces émotions que je rejette étaient en réalité les messagères de mon âme ?
Des clés vibratoires pour réouvrir des portes que j’ai moi-même verrouillées depuis l’enfance ou même avant…

Et puis… pourquoi suis-je encore tenté de chercher des réponses ailleurs ?
Dans un nouveau rituel, un nouveau guide, une autre formation, un prochain oracle ?
À quel moment ai-je oublié que tout ce dont j’ai besoin est déjà en moi,
mais que pour l’entendre, il faut un vrai silence… un vrai courage… une véritable nudité intérieure ?

Et là, une autre question me traverse. Une plus inconfortable encore.
Et si ceux que je crois éveillés… ne l’étaient pas ?

Et si certains de ces « meneurs », de ces figures charismatiques que l’on écoute avec admiration, n’avaient finalement qu’un discours bien rodé ?
Un discours qui séduit, qui réconforte, qui rassure, parfois même qui électrise…
Mais qui ne fait que donner l’illusion d’un éveil.
Pas l’éveil lui-même.
Un discours qui flatte subtilement l’ego spirituel de celles et ceux qui écoutent…
Et qui les fait croire qu’ils ont atteint un certain niveau de conscience,
alors qu’ils n’ont fait que changer de costume, troquant la vanité mondaine pour une vanité mystique.

Et je m’inclus dans cette interrogation.

Suis-je parfois moi-même tombé dans ce piège ?
Ai-je confondu l’émotion provoquée par un beau discours avec la vérité intérieure qui ne fait pas de bruit ?
Ai-je projeté sur d’autres une lumière que je n’osais pas chercher en moi ?

Le vrai chemin n’est pas confortable.
Il ne cherche pas à plaire. Il ne vend rien. Il ne promet pas d’extase immédiate.
Il dépouille. Il écorche. Il fait remonter à la surface ce qu’on aurait préféré garder enterré.
Et il demande une chose rare aujourd’hui : l’honnêteté  et l’authenticité radicale avec soi-même.

Et vous…
Avez-vous parfois cette impression qu’on peut se perdre même sur ce qu’on croit être le bon chemin ?
Qu’on peut confondre progrès et fuite ?
Qu’on peut suivre des gens qui brillent mais qui n’éclairent pas ?

Et si le vrai maître, ce n’était ni une personne, ni un livre, ni une tradition…
Mais cet instant précis où je cesse de tricher avec moi-même ?

 Giulio Fioravanti

Explorateur et chercheur de la Vie