L'humain est un être de paradoxes, constamment tiraillé entre ses aspirations à la lumière et ses instincts profondément enracinés dans l'obscurité. Cependant, si l’on s’interroge sur ce qui gouverne réellement ses actions, ses choix et ses comportements, il devient évident que ce n’est ni la raison ni la conscience qui en sont les véritables maîtres. Non, l’humain est en grande partie dirigé, voire totalement, par son inconscient. Cet inconscient, invisible et pourtant omniprésent, orchestre des aspects fondamentaux de la vie humaine à travers trois missions distinctes : la réparation, la prolongation de l’espèce et la survie.
La réparation : une quête silencieuse de l’équilibre
L’inconscient est un mécanisme fascinant et complexe. L’une de ses premières fonctions est la réparation, un processus subtil qui travaille sans relâche pour maintenir un équilibre intérieur. Lorsque l’humain subit des blessures, qu’elles soient physiques, émotionnelles ou psychologiques, l’inconscient s’active pour tenter de restaurer l’harmonie perdue. Cela peut se traduire par des comportements, des rêves ou même des maladies, que l’on ne comprend pas toujours. Ces manifestations sont autant de tentatives de l’inconscient pour signaler un déséquilibre et chercher à le corriger. En quelque sorte, il est notre mécanisme de survie interne, cherchant à protéger l’intégrité de l’être.
La survie : une priorité au-delà de la réflexion
Mais avant toute chose, l’inconscient a une mission primordiale : la survie. C’est là une des activités essentielles de tout être vivant. La survie précède même la prolongation de l’espèce, car il n’y a pas de reproduction possible sans vie. L’inconscient travaille ainsi constamment, sans la moindre réflexion consciente, pour garantir cette survie. Il réagit instantanément aux menaces, réelles ou perçues, en déclenchant des mécanismes de défense. Cela peut se faire de manière instinctive : en se protégeant, en attaquant, ou encore en dominant pour assurer sa place et sa sécurité. Cette logique de survie, bien que primitive, n’en est pas moins universelle. De l’individu à la société tout entière, l’inconscient collectif agit selon ces mêmes principes.
La loi du plus fort et l’inconscient collectif
Lorsque l’on parle de survie, il faut également mentionner la violence, la guerre, le combat, et cette règle immuable du plus fort. Dans les sociétés humaines, cette lutte pour la survie s’est souvent traduite par une compétition brutale pour les ressources, le pouvoir, ou simplement la domination. De la massue de nos ancêtres, nous sommes passés aux armes de destruction massive, à la finance, au contrôle de la pensée, et à l’influence sur ce que l’on décrète vrai ou faux. Ces outils modernes, bien qu’affinés par des siècles de progrès technologique, restent motivés par les mêmes instincts primitifs : dominer pour survivre.
Ce mécanisme de domination et de survie est profondément ancré dans l’inconscient humain. On retrouve la logique du plus fort dans tous les aspects de la vie : que ce soit dans les relations interpersonnelles, la politique, ou même l’économie. Le riche domine le pauvre, le puissant soumet le faible, non pas par un choix raisonné ou moral, mais simplement parce que l’inconscient le guide ainsi. L’inconscient collectif d’une société moderne n’échappe pas à ces lois primitives, même si nous nous plaisons à croire que la civilisation nous a élevés au-dessus de ces instincts.
Ombre et lumière : une illusion de séparation
Nous avons tendance à acclamer la lumière et à bannir l’ombre, comme si ces deux forces étaient radicalement séparées, comme si l’ombre ne faisait pas partie de nous. Nous aimons imaginer que le mal est extérieur à nous, incarné par des entités démoniaques telles que Lucifer ou Satan, que l’on accuse d’amener l’humanité dans les ténèbres. Cette vision dualiste permet de rejeter la responsabilité de nos propres comportements sur des forces extérieures, déchargeant ainsi notre conscience de tout blâme. Rien n’est plus faux. Nous sommes nos propres démons.
Il est si facile de se sentir irresponsable, de pointer du doigt une figure extérieure, de prétendre que si le mal existe, c’est à cause d’une force malveillante, détachée de nous. Mais en vérité, l’être humain est seul responsable de ses actes, de ses dérives et de ses destructions. Nous portons en nous cette capacité à faire le meilleur, mais aussi le pire, souvent sans la moindre émotion, sans même nous interroger sur les conséquences. L’ombre et la lumière ne sont pas des entités séparées, elles coexistent en chacun de nous. Ce n’est qu’en acceptant cette réalité que nous pouvons commencer à véritablement comprendre qui nous sommes et pourquoi nous agissons comme nous le faisons.
Un écho dans mon roman « Et Adam fit Dieu à son image »
Dans mon livre, cette dualité est un fil conducteur. Adam, en créant Dieu à son image, projette sur la figure divine cette coexistence du bien et du mal, de la lumière et de l’ombre, car l’humain est incapable de concevoir un Dieu qui serait totalement exempt de ses propres contradictions. Mon roman est une réflexion sur cette nature humaine ambivalente, sur cette tension entre nos aspirations à la lumière et nos instincts enracinés dans l’obscurité. Il explore comment cette dualité, que nous portons tous, façonne nos vies, nos choix et nos croyances.
La vraie question n'est pas de savoir si le bien ou le mal triompheront en nous, mais plutôt de comprendre comment nous pouvons apprendre à naviguer entre ces deux pôles, à accepter la part d'ombre en nous sans chercher à la nier, mais en la transformant en une force de croissance et de compréhension. L'humain, en son essence, n'est ni bon ni mauvais, il est les deux, et c'est dans l'intégration de ces deux forces que réside sa véritable évolution.
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